JEAN MICHEL AULAS, UN EXEMPLE DE REUSSITE
Chef d’entreprise de 59 ans, patron de l’éditeur de logiciels Cegid, Jean Michel Aulas est devenu le président d de l'Olympique Lyonnais depuis 1987. Malgré le succès qu'on lui connaît aujourd'hui, Lyon n'a toujours pas gagné la ligue des champions, seul titre qui se refuse encore à lui.
Un bien précoce chef de bande
JMA a été étudiant en BTS informatique au Lycée « La Martinière » de Lyon. En 1968 ce fils de professeurs demande l’émancipation à ses parents pour créer sa propre entreprise. Pour cela il était indispensable d’être majeur. Il crée avec trois camarades le CEGI. En 1983, il démissionne pour fonder avec Jean Claude Sansoë le Cegid.
Sa deuxième passion, le football, vient une vingtaine d’années plus tard. Bernard Tapie, à l’époque présentateur de l’émission « Ambitions » sur TF1, alors qu’il participe à une fête après son émission, répond à une question d’un journaliste du Progrès de Lyon, et confie que la seule personne capable de sortir l’OL de l’impasse serait jean- Michel Aulas. A 38 ans il devient président de l'OL en 1987 un peu par hasard. L’ex joueur de handball, se lance donc dans le foot sans y connaître grand chose, mais avec une idée en tête, amener Lyon en Coupe d’Europe en 4 ans et le stabiliser en première division une fois la montée acquise. Ce sera le cas en 1989. « C’était plus un concept marketing qu’un plan stratégique », reconnaît aujourd’hui Aulas.
Les débuts à la tête du club sont chaotiques. Aulas souhaite appliquer les recettes de gestion qu’il a testé au sein du Cegid. Il gère le club comme une véritable société et une décennie plus tard, l’OL devient la référence du football français pour la qualité de sa gestion. Les talents de manager de son président lui permettent de mettre sur pied une équipe compétitive qui obtient sept titres de champion de France (de 2002 jusqu'à aujourd’hui, série en cours!).
L'Europe, une ambition réaliste ?
Aulas souhaite maintenir Lyon au plus haut niveau « je ne suis pas un esthète sur le jeu. Je vais vous dire, je m’en fous car ce n’est pas mon sujet ! On fait du haut niveau et il faut gagner les matches contre vents et marées. On n’a pas encore l’agressivité nécessaire pour tenir » en Coupe d’Europe.
Souvent critiqué par les médias, pour ses méthodes de gestion basées sur la rentabilité, Aulas continue sa quête d’ascension. Il veut conquérir l’Europe et plus précisément la ligue des champions. De fait, certains le surnomment le « Napoléon du ballon rond » et conformément aux velléités de son glorieux ancêtre, il rêve d'étendre l'hégémonie lyonnaise de la ligue 1 au niveau continental. Mais pour cela, JMA doit composer avec la conjoncture économique actuelle. Totalement déboussolé par les richissimes mécènes qui injectent une partie de leur fortune afin de s'offrir les meilleurs joueurs. Roman Abramovitch l'oligarque russe au portefeuille illimité en est le plus parfait exemple du côté de Chelsea. Assurément, JMA et les clubs français ne boxent pas dans la même catégorie. Mais l'omnipotent patron des gones peut se consoler, en se disant que malgré tout l'or du monde, cette équipe anglaise n'a pas non plus remporté cette fameuse ligue des champions.
Valéria Butarita