MARSEILLE, LA SAISON DE LA CONFIRMATION ?
Qualifié pour la seconde fois de suite en ligue des champions, les hommes d’Eric Gerets tâcheront de garnir le palmarès du club, vierge depuis 15 ans et de « titiller » l’ogre lyonnais. Les arrivées d’Hilton et de Ben Arfa en attendant Baky koné, tendent à l’optimisme, mais l’O.M a-t-il réellement les moyens de ses ambitions ?
Faut-il être d’origine belge pour réussir sur la canebière ? La question mérite d’être posée tant le palmarès du club olympien reste aussi vide que le désert du Sahara. Le dernier fait d’arme des phocéens remonte au coup de tête de Basile Boli, un soir magique datant du 26 Mai 1993. Une soirée enfiévrée, une soirée pour l’éternité. L’entraîneur de cet ohème là, avait pour nom Raymond Goethals et avait la particularité d’être belge tout comme le coach actuel Eric Gerets. Il n’a pas remporté la coupe aux grandes oreilles mais réussi un exploit retentissant. Celui de prendre un groupe qu’il n’a pas choisi et surtout englué dans les profondeurs du classement de la ligue1 (19ème) et de l’emmener sur la troisième marche du podium du championnat. Cependant, les Olympiens ont tout de même dû faire face à quelques avatars dont ils se seraient bien passés. En premier lieu l’incapacité de confirmer une victoire historique à Anfield road, jadis citadelle imprenable pour les Français, pour finalement se faire méchamment « gifler » au Vélodrome par Fernando Torres, Steven Gerrard et consort (0/4). Et par conséquent de se faire bouter en dehors de la ligue des champions alors que les marseillais totalisaient sept points sur neuf possibles lors de la phase aller…Vous avez dit gabegie ? Alors comment nommer les couacs de Carquefou en coupe de France et du Zénith de Saint-Pétersbourg en coupe de l’U.E.F.A ? Inutile de revenir sur ces avanies tant elles ont sapé le moral des troupes olympiennes. Seulement, les joueurs marseillais doivent éviter ce genre de sorties de route s’ils veulent rester sur la même voie que Lyon voire Bordeaux.
Ben Arfa, l’atout cœur des Olympiens ?
Pour remédier à ces innombrables problèmes de défense, Eric Gerets a bien sûr entamé le recrutement phocéen par la charnière centrale. C’est pourquoi Hilton (Lens) et Erbate El Amin (Raja Casablanca) ont été achetés. La technique et la relance du premier alliée à la puissance et au jeu de tête du second seront des garanties bien meilleures que celles proposées par Givet, Rodriguez ou Zubar. Ainsi, Lorik Cana pourra récupérer son poste au milieu de terrain et ne plus se « démultiplier » pour colmater les brèches. Mais le grand coup de ce mercato a été frappé par Pape Diouf en personne. Alors qu’Arsenal venait d’arracher Samir Nasri, Hatem Ben Arfa débarquait sur le vieux port, pour « seulement » 12 millions d’euros ! La lutte avec l’omnipotent président Aulas fut âpre car une sombre histoire de prime est venue obscurcir l’horizon ciel et blanc du prodige rhodanien. Brimé par Alain Perrin à Lyon, oublié par Raymond Domenech pour l’Euro 2008, l’élégant gaucher à la technique raffinée aura à cœur de mettre en exergue tout le potentiel et le talent que les spécialistes s’accordent à lui reconnaître. Ben Arfa pourrait être l’atout coeur décisif du jeu de cartes olympiens tant sa « rage » de prouver est grande. Si le roi Cana et ses valets Mandanda, Cheyrou, Niang, Valbuena et Bonnart réalisent une saison aussi pleine que la dernière, il sera bien difficile de battre les marseillais cette année à la belotte. Si d’aventure le petit (par la taille mais immense par le talent) Baky Koné rejoint le « vaisseau Olympique », ce dernier sera impressionnant lorsqu’il déploiera toutes ses ailes. Et on peut faire confiance à Gerets pour instiller le parfum de la « gagne », malheureusement aux abonnés absent depuis 15ans. Les Olympiens doivent triompher maintenant. Car ça fait vraiment trop longtemps que l’ohème attend.
Christophe CASTER