Malgré l’échec de l’euro 2008 où l’équipe de France fut en dessous de tout, le sélectionneur national est parvenu à sauver sa tête. Le fiasco de l’été n’aura finalement pas eu raison de l’énigmatique Raymond.
C’est peu après treize heures au siège de la fédération française de football que Jean-Pierre Escalette a annoncé le maintien de Raymond Domenech aux commandes de l’avion bleu. Le problème c’est que ce commandant de bord est loin de faire l’unanimité en dépit de l’assentiment de la plupart de l’équipage (Ribéry, Vieira, Diarra…) et de la tour de contrôle (Platini, Laporte, Jacquet…). Soyons clair, l’équipe nationale a été la risée de l’Europe durant le rendez-vous Austro-Suisse et ce, dans tous les domaines. En effet, certaines non-sélections resteront des « mystères ». Notre football est-il aussi riche au point de se passer de David Trézeguet deuxième buteur du calcio, de Philippe Méxès impressionnant de maîtrise et de technique sous le maillot de l’AS Roma ou de la « pépite » Ben Arfa, seul joueur de ligue1 capable d’éliminer ses adversaires comme d’autres enfilent des perles ? Est-ce bien raisonnable Raymond ? Quant à la communication du sélectionneur, elle s’apparentait à une mise en scène perpétuelle ou le dialogue de sourd, la langue de bois et le mépris envers la presse étaient monnaie courante. La demande de mariage fut le clou du spectacle au soir de l’élimination tant elle paraissait aussi irrespectueuse qu’invraisemblable pour les supporters des bleus. Ces derniers ont même dû se demander comment une idée aussi saugrenue a pu germer dans l’esprit du coach français ? On peut évoquer aussi la mauvaise gestion du cas Vieira et la cacophonie régnant au sein du staff médical. L’entraîneur national a pris Mathieu Flamini pour un vulgaire « yoyo » en le rappelant afin de pallier le départ de Patrick Vieira en délicatesse avec sa cuisse. Mais il n’en fut rien car le capitaine reçu (soi-disant) l’aval des médecins (en accord avec Domenech) pour rester dans le groupe et disputer éventuellement le troisième match contre l’Italie. Au final, Flamini fut invité à rejoindre ses pénates tandis que Vieira ne disputa pas la moindre minute et se lança dans une violente diatribe à l’encontre du docteur Paclet et de ses acolytes. Ambiance, ambiance…
TOUJOURS « BIEN EN PLACE… »
On pourrait également reprocher à Raymond Domenech de ne pas avoir su juguler les égos des uns et des autres, ce qui eu le malheur de générer un mauvais esprit et une ambiance délétère dans le groupe. La scission entre les anciens (Makélélé, Thuram, Henry…) et certains joueurs avides de reconnaissance et aux dents longues (Benzema, Evra…) a instillé un climat de tension permanent. A défaut de faire régner l’entente cordiale ce fut plutôt « règlement de compte à okay corral ». C’était le devoir du sélectionneur d’y veiller. Et il a failli à sa tâche. Il a également été défaillant dans son approche du jeu. Les tricolores n’ont quasiment rien montré en trois matches et se sont évertués à rester « bien en place », à « défendre en bloc » ou à « gagner les duels » quand d’autres à l’image de l’Espagne s’efforcent de jouer pour gagner avec un seul milieu axial (Domenech est un aficionado du double pivot devant une charnière qui ne s’aventure guère au-delà de la ligne médiane…). Qu’à cela ne tienne le « bon » Raymond est confirmé pour deux ans, et comme son équipe il est fort probable qu’il reste bien en place.
Rédigé par CHRISTOPHE le 04/07/2008