BARCA, REAL : DEUX MASTODONTES POUR UN MEME IDEAL
Tandis que les madrilènes viennent de fêter leur trente et -unième titre, le barca a connu une saison chaotique sur tous les plans. La nomination de Pep Guardiola à la tête du club catalan apaisera certainement des tensions qu’on espère ne pas voir se propager du côté du Réal.
Quand le barca tousse puis s’enrhume, le Réal respire à pleins poumons. Ce raccourci simpliste met en exergue l’antagonisme ancestral des deux grands d’Espagne. Le tableau d’honneur 2008 fut assez contrasté car les blaugranos ont fini à la troisième place, considéré comme une avanie suprême, de la liga. De plus ils se sont fait éliminer sans gloire de la coupe d’Espagne par Valence en demi-finale et s’est montré incapable de marquer le moindre but face à Manchester en demi-finale (décidément) de ligue des champions. Dans le même intervalle, le rival madrilène a dominé le championnat de la tête et des épaules par la grâce d’un Raùl prolifique et d’un trio néerlandais prépondérant (Sneijder-VanNistelrooy-Robben). Malgré l’obtention du titre national, la presse ibérique a souvent critiqué les prestations des hommes de Bernd Schuster. Un collectif assez limité, une défense souvent mise à mal et un jeu basé sur le contre, n’auront pas convaincu les spécialistes les plus éminents. Et ce n’est pas la leçon de football administrée par l’A.S Roma (1-2 ; 0-2) en huitième de finales de ligue des champions qui leur fera penser l’inverse…D’autre part, Iker Casillas (surnommé à juste titre « San Iker » a remporté bon nombre de ses duels face aux attaquants adverses et sauvé son équipe des eaux. Le gardien du barca, Victor Valdes, aurait certainement aimé pouvoir en dire autant. Mais la qualité du jeu catalan si souvent porté aux nues a frôlé l’indigence avec une « constance » préoccupante. Ronaldinho et Déco mis au ban du club en raison d’une vie nocturne agitée. Frank Rijkaard, coach hier adoré et aujourd’hui vilipendé, a passé son temps à juguler les égos d’autres joueurs tels Thierry Henry ( pleurnichant d’être placé sur le côté gauche) ou d’Etoo refusant parfois de jouer sur le flanc droit de l’attaque blaugrana. C’est à la lumière de ces avatars que l’on peut quantifier l’état du vestiaire barcelonais…
Guardiola, le choix de la sagesse
La médiocrité du terrain s’est même propagée dans les hautes sphères de l’organigramme catalan. Notamment la lutte intestine opposant le président actuel Joan Laporta à Sandro Rosell. Le second reproche au premier d’avoir « dilapidé » l’héritage de 2006 d’un barca double champion d’Europe et d’Espagne avec comme figure de proue Ronaldinho, Eto’o et Déco valant 150 millions d’euros à l’époque selon les estimations du même Rosell ! C’est en ce sens que Laporta a nommé Pep Guardiola. Ancien milieu de terrain du club à la passe ciselée et au contrôle de balle velouté, l’ex-membre de la dream team de Johann Cruyff connaît tous les recoins de la maison blaugrana et a déjà obtenu les signatures de Seydou Keita et Daniel Alvès (F.C Séville) et le défenseur de Manchester Gérard Piqué en attendant l’arrivée d’Alexander Hleb (Arsenal), milieu Biélorusse à la technique très fine. Comme l’ex-trio magique « dilapidé », cité plus haut, a été prié de chercher fortune ailleurs, le barca s’appuiera sur le talent de lionel Messi seul joueur à avoir évolué à son niveau la saison dernière. Du côté du Réal, l’effectif a très peu bougé même si du côté de la « casa blanca », on rêve de voir Cristiano Ronaldo revêtir la prestigieuse casaque blanche. Le lusitanien souhaite voir ce projet aboutir, au contraire des dirigeants Mancuniens bien décidés à ne pas laisser filer sa pépite portugaise. Du Nou Camp à l’Estadio Bernabeù, les supporters des deux clubs phares de la péninsule ibérique n’espèrent qu’une chose : Gagner des titres et produire du jeu. Seul cet idéal unit les deux « meilleurs ennemis » d’Espagne.
Christophe CASTER